ACTIVITES NATURE
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Récit des premiers 200 km (reste 1700 km !)
Le 6 juillet, c'est le départ en train de Remiremont (Vosges) pour Avallon (Yonne). En fin de parcours, je monte à bord d'un omnibus qui va de Auxerre à Avallon. Après enquête auprès des passagers, je m'arrête à Sermizelles pour parcourir 10 km à pied jusqu'à Verzelay. Sur place, j'achète un guide et je fais l'achat d'une créanciale (4.5€) auprès de la Fraternité des Frères de Jérusalem en indiquant le côté spirituel de ma démarche. Ce document est recommandé pour accèder à certains refuges pèlerins du parcours. On est fier de le faire tamponner à chaque étape. Je dors à l'auberge de jeunesse bénéficiant (déjà) d'une réduction grâce à ma créanciale. Le lendemain 7 juillet, je pars par la droite vers Bourges en suivant la signalétique spécifique. (Peu de pèlerins semblent emprunter cette voie). 30 km plus loin après avoir parcouru de nombreux km en forêt puis dans les champs, j'arrive à Varzy. Comme plus tard, je prends mon déjeuner sur le parcours. Encore 2 km pour bénéficier du refuge pèlerin municipal (4.5 €). Je suis fatigué et je souffre des pieds car j'ai choisi des soquettes trop épaisses. Je dors bien. Ce 8 juillet, je marche toute la journée pour atteindre Arbourse qui propose un refuge tout neuf (8.5€) où l'on peut faire ses achats de petite épicerie. Je partage le gîte avec un couple de Belges. Le lendemain 9 juillet, je rejoins la Charité sur Loire après une grande traversée de forêts. La municipalité offre également un gîte pèlerin très sympa en centre ville pour 10.5 €. Non seulement je prends une douche mais je fais la lessive, je ne lave pas le pantalon, il est encore propre car il est de couleur terre. Le 10 juillet, avec Hélène (ma fille) venue me rejoindre, nous faisons un petit aller et retour sur le parcours, nous testons les restaurants. Le 11 juillet, je pars pour Baugy. Je m'arrête 1 km avant cette ville à la ferme de Montifault pour un abri très confortable, calme et hospitalier. Le 12 juillet, je démarre plus tôt, vers 7h, car la chaleur du soleil au zénith est pénible pour le pèlerin. A Bourges, je dors à l'auberge de jeunesse pour 15 €, l'ensemble est neuf, agréable et propre. La seule ombre au tableau, c'est qu'il m'a fallu attendre 18h pour savoir si je pourrais y dormir. Le 13 juillet, c'est Chârost ma destination, je suis les indications du guide qui m'indique une route large pour me rendre à La Chapelle Saint Ursin. Je ne retrouve pas la signalétique de St Jacques mais je ne reviens pas en arrière. Je marche vite pour parcourir les 8 km et j'arrive sur un rond point qui me propose soit l'autoroute, soit La Chapelle St Ursin par la 4 voies. Comme je n'ai pas de carte routière récente, j'opte pour la 4 voies et je prends (en limitant ma vitesse à 110km) la bretelle d'accès pour 250 m qui, dans ce cas, en paraissent beaucoup plus. La journée est maussade, le temps est à la pluie. J'échappe à la pluie mais pas au vent. A Villeneuve sur Cher, je m'arrête au café bar , je bois un café et un verre de blanc sec, la tenancière du bar m'invite à réserver. A Chârost, je bénéficie de l'hébergement pélerin municipal dans l'ancien appartement de l'institutrice (8€ douche froide comprise). c'est spacieux et agréable. je profite d'une bonne odeur de vieille école. La cloche est encore là près du volet de la cuisine. La cour de récréation est en contrebas. Lle préau à l'ancienne est présent pour accueillir les enfants désireux de s'ébattre en prenant l'air frais.. Le 15 juillet, j'essaie un départ plus matinal : 6 h du matin. Je suis réveillé avant la sonnerie du réveil et je me trouve bien de marcher avec le jour qui se lève. Je progresse à travers champs pendant des kilomètres, j'interprète faussement une plaque signalétique, je parcours 1 km avant d'être réorienté par un habitant du bourg voisin. J'entame avec lui une conversation d'une vingtaine de minutes. J'arrive à Issoudun par une petite route, c'est une ville qui est fière d'être sur le tracé du chemin de Compostelle. Sur les trottoirs, des coquilles Saint Jacques en laiton guident le pèlerin au travers du bourg. Une habitante m'a croisé en chantant en espagnol " Bon chemin au pèlerin de Compostelle". J'ai Neuvy Pailloux pour objectif et j'y parviens vers 15h. Je choisis la solution coûteuse d'un relais motel, je fais une nouvelle lessive. Je vais voir la gare pour faire plaisir à LN. Un train passe à 160 km/h, j'en suis quitte pour une frayeur puisque je suis assis sur un banc de la gare proche de la voie.. Le 16 juillet, je pars pour Châteauroux dès 5h et demie, je vois vraiment le jour se lever et j'avance rapidement vers mon objectif. Je déchante car la fin du parcours se fait sur la N151 et il faut ensuite traverser toute une base militaire sur une route fréquentée. Vers 11h 15, j'arrive à la gare de Châteauroux. J'obtiens facilement mon billet retour pour Remiremont avec un départ à 15h et l'arrivée ce même jour vers 21h. Je fais tamponner ma créanciale et je me mets en quête d'un restaurant. Je vais continuer ce pèlerinage car il met en contact étroit avec la nature, il permet de réfléchir à la beauté et à l'organisation de ce qui nous entoure. Il oblige à vivre les distances sans bottes de 7 lieues, à revenir sur ses pas, sans maugréer, en cas d'erreur, à vivre dans l'incertitude du couvert et du gîte, à méditer sur le temps, sur sa forme physique et sur ses enflures aux orteils. En résumé, il invite à une belle leçon d'humilité en nous soustrayant aux conditions facilitatrices de l'existence.
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